Mes premiers pas vers l’Alabama et Muscle Shoals

????????????????????CKVL-FM – Je débute une étape déterminante de ma jeune carrière dans l’ìndustrie de la musique et de la radiodiffusion. J’ai 23 ans, je travaille depuis 5 ans comme annonceur et disc-jockey. Ces années d’apprentissage et de formation pratique en province vont me permettre d’atteindre ce qui est alors pour moi un premier sommet dans ma jeune carrière.

Je suis jeune, ambitieux, passionné, à la fois réaliste et reveur, en controle de mes moyens. Je suis immergé dans la musique et les communications, je fais de la radio et j’écoute de la musique à longueur de journée et de soirée. J’évolue dans un milieu qui me fascine et la radio est encore libre: elle n’est pas automatisée et formatée; je peux m’exprimer pleinement, utiliser mes talents et créer du nouveau, tout ça face à un avenir qui me parait brillant, où tout est encore possible.

Durant ma première année au AM de CKVL, j’anime l’émission MaxiPop. En 1973, Paul Tietolman – le fils du Fondateur du AM et du FM, M. Jack Tietolman, un pionnier de la radiodiffusion au Canada, m’offre de travailler au FM. Un rêve qui se réalise enfin. Paul a pour mission de changer le format de programmation du FM pour en faire une station plus jeune, dynamique et représentative de l’industrie de la musique des années ’70.

C’est alors que Paul me confie la responsabilité de créer et produire des émissions spéciales: documentaires musicaux (Music Specials) don’t je serai le narrateur principal. Connaissant ma formation en musique et mes études en journalisme, il me confie aussi la mission de réaliser, en 1974, des Concerts en direct, diffusés en différé à partir d’un grand studio d’enregistrement de Montréal, le Studio Tempo. Je nommai cette série d’émissions – Performance -.

My beautiful pictureParmi les premiers documentaires musicaux, j’ai créé le Spécial Supremes et Temptations ainsi que l’historique de Motown. Pour réaliser ces émissions spéciales, il me fallait procéder à une recherche approfondie. C’est ainsi que j’ai commencé à me familiariser avec l’histoire d’un célèbre studio d’enregistrement d’une toute petite ville située au Nord-Ouest de l’Alabama: FAME Recording Studio à Muscle Shoals, dont le propriétaire est le célèbre Rick Hall.

L’étendue de cette recherche m’a conduit à la découverte d’une section rythmique phénoménale et unique en son genre, The Swampers, soit Jimmy Johnson, Barry rogerhawkins4Becket, Roger Hawkins et David Hood, principaux musiciens derrière les voix d’artistes américains de blues rythmé et de la soul musique des champs de coton du Sud profond des anciens états esclavagistes des États-Unis. Ces artistes noirs étaient parmi les leaders de la Black Music: Otis Redding, Aretha Franklin, etc.

En 1967, les Swampers quittaient le FAME Studio pour démarrer leur prope studio d’enregistrement: Muscle Shoals Sound!

N. B.  Pour en savoir plus, j’invite les lecteurs à consulter les liens suivants:

 Fame  et Muscle Shoals Sound – Docmentary + the trailer

Le studio Muscle Shoals Sound Studios : la découverte d’un son

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J’ai découvert ce studio alors que j’étais encore gérant du groupe Harmonium. J’étais allé à New York négocier un contrat de disques. J’avais été reçu par un représentant de la compagnie Warner Music. Malheureusement, l’entente négociée n’a pas fonctionné. Je suis donc retourné bredouille annoncer la mauvaise nouvelle, mais par un heureux hasard de circonstances, j’ai pu négocier autre chose pour mon ami de longue date, Georges Thurston.

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Question : Maintenant, Yves, on te met en contact avec ce studio, est-ce que tu avais déjà entendu parler de ce studio auparavant ?

J’ai toujours aimé la musique afro-américaine – soul, blues rythmé, spirituals, gospel, jazz. Au collège, durant les années 60, alors que j’étais membre d’un grand orchestre de 65 musiciens, j’étudiais la musique et jouais de la trompette. Mes oeuvres musicales préférées étaient les classiques de la musique noire telles queLouis Armstrong, Ray Charles et certaines oeuvres des compositeurs afro-américains de la Nouvelle-Orléans (la musique nègre, ainsi que l’appelaient les créoles): le Magnolia Orchestra, l’Olympia Band et le Dixieland Jazz Band.

Suite à l’arrivée de ce qui fut ensuite appelé British Invasion, je me suis acheté une guitare électrique. Un an plus tard je formais mon premier groupe et parmi les premières chansons populaires que j’ai étudié il y avait The House Of The Rising Sun, certains succès de Fats Domino, Ray Charles, James Brown, Wilson Pickett, Otis Redding ainsi que des chansons du répertoire de la fameuse Tamla Motown.

À suivre…

La réponse aux questions ci-dessous dans le prochain article.

Ensuite, quelle a été ta première impression lors de ta visite de ce studio (l’édifice, l’intérieur, et les fameux musiciens de ce studio à la réputation internationale) ?

Enfin, qu’as-tu décidé de faire suite à ta rencontre et de retour au Québec  ?