Automne 1975 – Je fonde les DISQUES MAGIQUE ou MAGIC RECORDS

Disques MagiquePrintemps 1975, je fonde une corporation canadienne – avec une charte corporative fédérale – dont la mission est de découvrir de nouveaux talents (artistes-interprètes, auteurs et compositeurs), de gérer leur carrière artistique, produire et publier leurs enregistrements sonores sur disques et cassettes, d’en faire aussi la promotion et le marketing : Productions Parapluie Limitée .

Ma vision est claire, simple et non limitée: une compagnie de disques qui devienne le Home, l’abri et la maison, pour ne pas dire la famille, d’artistes talentueux du Québec – belle mission ! Aussi, une structure administrative et légale regroupant quelques divisions – chacune étant une étiquette de disques dont le style de répertoire musical est distinct et spécifique : blues rythmé / soul, country rock, soft rock, rock commercial et rock progressif.

Ma source d’inspiration est la célèbre Warner-Elektra-Atlantic, groupe d’étiquettes affiliées de la Warner. Rien de moins mes amis, oui je l’avoue, j’étais ambitieux et je voyais grand! Ma vision était large et étendue. Au départ, j’ai envisage de démarrer les activités de l’entreprise en mettant sous contrat avec cette nouvelle entité légale et administrative le fameux groupe Harmonium; le groupe avait donc une chance d’avoir son étiquette de disques, et à son nom. Cependant, il s’avère en septembre 1975, que certains membres du groupe, particulièrement les deux membres fondateurs, ont d’autres plans, pensent différemment et ne désirent pas faire partie intégrante de cette nouvelle compagnie de disques. Je ne développerai pas cette partie d’une histoire déplorable puisque ce n’est vraiment pas le but de ce blog.

LE TEMPSLeTemps2

Notez qu’à ce sujet, une catégorie complète sur ce blogue sera consacrée au groupe Le Temps. Pour l’instant, je me limiterai à partager avec vous, chers lecteurs, les informations de base de cette partie de l’histoire.

C’est grâce au propriétaire du Café du Quai à Magog, mon ami Richard Pouliot, que j’ai l’opportunité de rencontrer, dès la fin de 1974, les deux membres fondateurs du groupe: Pierre Cloutier et René Grimard. Ils me présentèrent leurs premières chansons originales, en français. J’ai aimé ces chansons immédiatement, bien que ce soit dans un genre musical compatible à celui du groupe Harmonium, je le répète, avec fierté, je n’avais pas une vision limitée. J’ai donc décidé de le les mettre sous contrat exclusif avec l’entreprise de gestion artistique, édition et production que je possèdais déjà soit Concept-Québec – avant la fondation de ma compagnie de disques, Les Productions Parapluie Ltée.

Au printemps 1975, je les invite au Studio Son Québec afin de réaliser une démo de 4 premiers enregistrements sonores. Je présenterai par la suite cette démo à quelques grandes multinationales du disque au Canada afin d’obtenir du financement pour la production et la mise en marché. Un premier album, simplement intitulé Le Temps verra le jour en décembre  1975, sur ma toute première étiquette de disques, Disques Parapluie, distribuée et mise en marché par le grand groupe de disques Warner-Elektra-Atlantic.

My beautiful picture

GEORGE THURSTON alias BOULE NOIRE

J’ai connu George à Saint-Jérôme, ma ville natale, bien avant que je débute ma carrier dans l’industrie de la musique et de la radiodiffusion. C’est au collège, à l’école Mgr. Frenette que je le croisai pour la première fois. Il faisait son entrée au secondaire et je me préparais à terminer mes études secondaires. George, d’ascendance haïtienne, le seul petit Noir de Saint-Jérôme ! Difficile pour nous de ne pas le remarquer, surtout qu’il avait un sens de l’humour tordant.

George adorait la musique, sa plus grande passion. Il fonda son premier groupe durant la deuxième moitié des années ’60. J’avais aussi mon orchestre, un groupe de 5 musiciens. On se croisait dans les salles de danse de Saint-Jérôme et des Laurentides parce que  nos orchestres respectifs présentaient leurs spectacles dans les mêmes endroits. Nous sommes devenus rapidement de bons amis. Ce n’est pas par hasard que 10 ans plus tard, George Thurston alias Boule Noire devint l’un des artistes les plus populaires de ma compagnie de disques (Disques Magique Records), une division des Productions Parapluie Limitée.

Mes premiers pas vers l’Alabama et Muscle Shoals

????????????????????CKVL-FM – Je débute une étape déterminante de ma jeune carrière dans l’ìndustrie de la musique et de la radiodiffusion. J’ai 23 ans, je travaille depuis 5 ans comme annonceur et disc-jockey. Ces années d’apprentissage et de formation pratique en province vont me permettre d’atteindre ce qui est alors pour moi un premier sommet dans ma jeune carrière.

Je suis jeune, ambitieux, passionné, à la fois réaliste et reveur, en controle de mes moyens. Je suis immergé dans la musique et les communications, je fais de la radio et j’écoute de la musique à longueur de journée et de soirée. J’évolue dans un milieu qui me fascine et la radio est encore libre: elle n’est pas automatisée et formatée; je peux m’exprimer pleinement, utiliser mes talents et créer du nouveau, tout ça face à un avenir qui me parait brillant, où tout est encore possible.

Durant ma première année au AM de CKVL, j’anime l’émission MaxiPop. En 1973, Paul Tietolman – le fils du Fondateur du AM et du FM, M. Jack Tietolman, un pionnier de la radiodiffusion au Canada, m’offre de travailler au FM. Un rêve qui se réalise enfin. Paul a pour mission de changer le format de programmation du FM pour en faire une station plus jeune, dynamique et représentative de l’industrie de la musique des années ’70.

C’est alors que Paul me confie la responsabilité de créer et produire des émissions spéciales: documentaires musicaux (Music Specials) don’t je serai le narrateur principal. Connaissant ma formation en musique et mes études en journalisme, il me confie aussi la mission de réaliser, en 1974, des Concerts en direct, diffusés en différé à partir d’un grand studio d’enregistrement de Montréal, le Studio Tempo. Je nommai cette série d’émissions – Performance -.

My beautiful pictureParmi les premiers documentaires musicaux, j’ai créé le Spécial Supremes et Temptations ainsi que l’historique de Motown. Pour réaliser ces émissions spéciales, il me fallait procéder à une recherche approfondie. C’est ainsi que j’ai commencé à me familiariser avec l’histoire d’un célèbre studio d’enregistrement d’une toute petite ville située au Nord-Ouest de l’Alabama: FAME Recording Studio à Muscle Shoals, dont le propriétaire est le célèbre Rick Hall.

L’étendue de cette recherche m’a conduit à la découverte d’une section rythmique phénoménale et unique en son genre, The Swampers, soit Jimmy Johnson, Barry rogerhawkins4Becket, Roger Hawkins et David Hood, principaux musiciens derrière les voix d’artistes américains de blues rythmé et de la soul musique des champs de coton du Sud profond des anciens états esclavagistes des États-Unis. Ces artistes noirs étaient parmi les leaders de la Black Music: Otis Redding, Aretha Franklin, etc.

En 1967, les Swampers quittaient le FAME Studio pour démarrer leur prope studio d’enregistrement: Muscle Shoals Sound!

N. B.  Pour en savoir plus, j’invite les lecteurs à consulter les liens suivants:

 Fame  et Muscle Shoals Sound – Docmentary + the trailer

Bonjour et bienvenue sur mon blogue !

YvesLucien
Moi et Lucien Francoeur il y a quelques années

Je me présente. Je suis Yves Ladouceur. Je suis né à Saint-Jérôme où j’ai étudié jusqu’à l’école secondaire. Je suis par la suite parti sur les routes de la belle province, habité par mon unique passion, la musique, de stations de radio en stations jusqu’à mon arrivée dans la grande ville de Montréal à titre de programmeur spécial pour la station CKVL-FM. C’est là que l’aventure prend tout son envol et me fait vivre de merveilleuses découvertes. Sans l’appui de Paul Tieltolman, qui est devenu un ami par la suite, je n’aurais probablement pu me rendre aussi loin que dans un studio en Alabama. De la radio à la gérance d’artistes, de la production de disques jusqu’à l’enseignement, j’ai été habité par le même désir, de planer sur les ailes de la musique.

Je vous invite à découvrir mon parcours à travers ce blogue et j’espère qu’il saura vous instruire, car j’ai plein de choses à vous apprendre.

Je tiens à remercier Daniel Labonté pour son aide précieuse au niveau technologique !

Bonne lecture !

Le studio Muscle Shoals Sound Studios : la découverte d’un son

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J’ai découvert ce studio alors que j’étais encore gérant du groupe Harmonium. J’étais allé à New York négocier un contrat de disques. J’avais été reçu par un représentant de la compagnie Warner Music. Malheureusement, l’entente négociée n’a pas fonctionné. Je suis donc retourné bredouille annoncer la mauvaise nouvelle, mais par un heureux hasard de circonstances, j’ai pu négocier autre chose pour mon ami de longue date, Georges Thurston.

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Question : Maintenant, Yves, on te met en contact avec ce studio, est-ce que tu avais déjà entendu parler de ce studio auparavant ?

J’ai toujours aimé la musique afro-américaine – soul, blues rythmé, spirituals, gospel, jazz. Au collège, durant les années 60, alors que j’étais membre d’un grand orchestre de 65 musiciens, j’étudiais la musique et jouais de la trompette. Mes oeuvres musicales préférées étaient les classiques de la musique noire telles queLouis Armstrong, Ray Charles et certaines oeuvres des compositeurs afro-américains de la Nouvelle-Orléans (la musique nègre, ainsi que l’appelaient les créoles): le Magnolia Orchestra, l’Olympia Band et le Dixieland Jazz Band.

Suite à l’arrivée de ce qui fut ensuite appelé British Invasion, je me suis acheté une guitare électrique. Un an plus tard je formais mon premier groupe et parmi les premières chansons populaires que j’ai étudié il y avait The House Of The Rising Sun, certains succès de Fats Domino, Ray Charles, James Brown, Wilson Pickett, Otis Redding ainsi que des chansons du répertoire de la fameuse Tamla Motown.

À suivre…

La réponse aux questions ci-dessous dans le prochain article.

Ensuite, quelle a été ta première impression lors de ta visite de ce studio (l’édifice, l’intérieur, et les fameux musiciens de ce studio à la réputation internationale) ?

Enfin, qu’as-tu décidé de faire suite à ta rencontre et de retour au Québec  ?